il reste des bruxellois à Bruxelles ?

variante :

il reste des européens à Bruxelles ?

bon, ok, je sors tout de suite, retenez vos tomates...

et en plus je suis hors sujet.

Plus sérieusement, le mal dont la Belgique souffre est à mon sens un manque cultivé d'appartenance à une identité nationale. Oulah, identité nationale, que de termes graves (surtout pour un français), mais illustrons: j'ai 27 ans, et lorsque j'étais à l'école primaire, j'apprenais le chant des wallons. Aujourd'hui encore, AUCUN de mes élèves (ben oui, je suis prof) ne connaît l'hymne national. Un élève sur 3 est incapable de me citer les trois langues nationales. AUCUN de mes élèves n'est capable de m'expliquer, même succintement, le fonctionnement de l'État fédéral. Moins de 10% de mes élèves savent que la Belgique a été à feu et à sang à deux reprises en moins de 100 ans. AUCUN de mes élèves ne sait que le français était la seule langue officielle en 1830, AUCUN ne sait d'ailleurs que c'est cette année-là qu'a été fondé l'État belge. AUCUN n'est capable de me citer le nom du premier roi des belges. AUCUN n'a idée que ce n'est qu'il y a moins de 40 ans que la Constitution a été traduite en flamand. AUCUN n'est capable de mes citer les 10 (!!) provinces belges...

Dois-je continuer ?

Et sincèrement, je doos dire que moi-même, durant mes études primaires et secondaires, je n'ai que trop rarement étudié ces sujets. Et trop succintement.

Alors quand j'entends les flamingants dirent que le ciment de l'État fédéral, c'est l'équipe nationale, la bière et les frites, je n'arrive pas vraiment à leur donner tort. On a tout laisser aller, et aujourd'hui, on récolte ce qu'on n'a pas semé.

Z./

On a tout laisser aller, et aujourd'hui, on récolte ce qu'on n'a pas semé.

Le tout c'est de savoir de quel On parle t'on... On dois savoir que Bruxelles et la creation de la belgique est un peu la conséquence de la révolution française. 

La francisation de bruxelles viens en partie de la migration de la Bourgeoisie Francaise vers la belgique après la révolution mais aussi du fait que la bourgoisies flamande et wallone qui parlait le français. La nation flamande c'est  crée a la base sur une lutte de classe ou parler français etait le moyen d'acceder a l'education la culture etc. La ou parler le patois ne le permet pas.

C'etait vrai en Flandre mais en wallonie aussi ou les differents patois ont été remplacer par le francais. La néerlandisation de la flandre est relativement rescente.

Le seul "on" vient surtout d'extremistes a qui on laisse l'occasion d'exprimer des mensonges historiques comme la fameuse bataille des eperons d'or erigé en symbole identitaire flamand alors que la realité est que celle ci etait menée entre autre par des namurois, brabancons et aussi flamand contre les francais de l'epoque

Quand un bart de wever met en doute l'implication de Antwerpen dans la déportation cela poursuit le même but d'entretenir le mensonge et l'identitée flamande intacte propre et pur.

Personne n'ira jamais dire en flandre que la bourgoisies d'une bonne partie de l'europe parlait le français également au pays bas ou encore en flandre et que l'apprentissage du francais c'est faite du haut vers le bas par l'enseignement et pas l'inverse.

Quote: Posté par Ziusudra @ 20-11-2007 à 00:27

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j'apprenais le chant des wallons. Aujourd'hui encore, AUCUN de mes élèves (ben oui, je suis prof) ne connaît l'hymne national.

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Quote: Posté par Ziusudra @ 20-11-2007 à 00:27

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Aujourd'hui encore, AUCUN de mes élèves (ben oui, je suis prof) ne connaît l'hymne national. Un élève sur 3 est incapable de me citer les trois langues nationales. AUCUN de mes élèves n'est capable de m'expliquer, même succintement, le fonctionnement de l'État fédéral. Moins de 10% de mes élèves savent que la Belgique a été à feu et à sang à deux reprises en moins de 100 ans. AUCUN de mes élèves ne sait que le français était la seule langue officielle en 1830, AUCUN ne sait d'ailleurs que c'est cette année-là qu'a été fondé l'État belge. AUCUN n'est capable de me citer le nom du premier roi des belges. AUCUN n'a idée que ce n'est qu'il y a moins de 40 ans que la Constitution a été traduite en flamand. AUCUN n'est capable de mes citer les 10 (!!) provinces belges...

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>Kain : je suis prof dans une école professionnelle pour les 16-19 ans (il existe une année de spécialisation après le diplôme). C'est certain que mes élèves ne sont pas la référence en terme de culture, loin de là. Il n'empêche qu'ils votent et qu'ils participent de l'opinion publique comme n'importe qui d'autre,... et je ne suis pas sûr qu'ils forment une minorité négligeable, bien au contraire.

Mais le mal est plus profond. La principale frontière belge est à l'intérieur du pays (relisez l'album d'Astérix, Le grand fossé) et donc tous les processus de création d'une identité (qu'on retrouve dans chaque état-nation), nous les avons, en Belgique, non plus en opposition avec un pays extérieur, comme c'était le cas avec les Hollandais et les Français en 1830 (ni... ni...), mais bien en opposition entre les deux groupes linguistiques. Les causes en sont multiples et le mouvement flamand en est la première expression.

Pour ma part, le seul cours d'histoire de la Belgique que j'ai eu, c'était en seconde année à l'université, et le prof avait eu l'idée sublime de consacrer ses 45heures à traiter je ne sais plus quelle problématique entre 1860 et 1880.

Ah non, j'oubliais en primaire un vague cours sur la géographie belge, mais c'est loin, très loin. D'ailleurs, sur la scène, à 12 ans, on entonnait du "nos estans fîr di nosse pitite patreye", avec le public debout. C'était le seul "amour sacré de la patrie" qu'on nous servait. http://www.arquebusiers.be/brabanconne.htm  Mais bon, l'enseignement n'est plus une matière nationale...

En fait, bien qu'issu de l'enseignement dit général, je constate que tout ce que je sais de mon pays, je l'ai su en m'y intéressant. Sauf peut-être les symboles qu'aiment mettre en évidence les profs d'histoire "de tous les peuples de la Gaule..." ; Charlemagne fils de Pépin de Herstal (jouxtant Liège), Godefroy de Bouillon, etc.

M'enfin, faut pas être pessimiste, une fois de plus ça casse ET ça passe...

Quote: Posté par Kain[leGlouton] @ 21-11-2007 à 18:06

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les fiches d'une page qu'on faisait sur "La vie de nos ancetres gaulois"

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> Gandalf. D'accord avec toi sur la majorité des choses. Cependant :

- C'est plutôt à Napoléon qu'on doit la francisation des classes bourgeoises. Le problème réside en partie dans le fait que les fameux "défenseurs des droits des francophones" en sont toujours à Rivarol et à l'excellence de la langue française...

- Les propos de De Wever, tout inadmissibles qu'ils soient, ne sont pas je pense lié à la même problématique. Elles résultent simplement du fait qu'une certaine droite flamande est l'héritière des partis qui voyait dans le national socialisme un moyen d'émancipation de la Flandre. Un bon gros coup d'éclat à la Le Pen en quelque sorte.

- Plus fondamental : le "on" se résume pas aux extrémistes. Ils en sont peut-être à l'origine, mais beaucoup se sont alignés, en Flandre comme en Wallonie. Et le sentiment national, on l'a sapé.

Quote: Posté par Mazak @ 22-11-2007 à 00:55

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Quote: Posté par Kain[leGlouton] @ 21-11-2007 à 18:06

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les fiches d'une page qu'on faisait sur "La vie de nos ancetres gaulois"

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Ce qui est bien une aberration en soit. J'espère que cette fausse idée a cessé d'être véhiculée dans les jeunes classes.

Mazak Zobdarson

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Mazak, peu importe que ce soit une aberration historique ou non. L'important est que cela aide à la constitution de l'idée d'une nation inscrite dans l'Histoire, et qui perdure...

Et c'est cela qu'on ne trouve plus en Belgique aujourd'hui. Sauf, comme l'a dit Gandalf, pour l'exaltation du sentiment flamand (la bataille des éperons d'or par exemple)

Quote: Posté par Ziusudra @ 22-11-2007 à 01:01

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Quote: Posté par Mazak @ 22-11-2007 à 00:55

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Quote: Posté par Kain[leGlouton] @ 21-11-2007 à 18:06

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les fiches d'une page qu'on faisait sur "La vie de nos ancetres gaulois"

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Ce qui est bien une aberration en soit. J'espère que cette fausse idée a cessé d'être véhiculée dans les jeunes classes.

Mazak Zobdarson

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Mazak, peu importe que ce soit une aberration historique ou non. L'important est que cela aide à la constitution de l'idée d'une nation inscrite dans l'Histoire, et qui perdure...

Et c'est cela qu'on ne trouve plus en Belgique aujourd'hui. Sauf, comme l'a dit Gandalf, pour l'exaltation du sentiment flamand (la bataille des éperons d'or par exemple)

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Kain > qui sait... ? en tous cas, il est peut-être à classer dans le topic "phénomènes inexpliqués" ;-)

Bon, lachons le morceau, c'est un comique à la mode en Belgique : François Pirette. Une fiction, mais si peu.

Le sketch date de 2005... et on constate qu'aujourd'hui, c'est un peu ce qui se passe. Le CDNV (chrétiens démocrates flamands), le plus gros parti de Belgique qui fait grosso modo 30% en Flandre est incontournable car le second parti est le Vlaams Belang, qualifié "d'infréquentable" (votre morale de citoyen y verra ce qu'elle pourra), qui fait grosso modo, 25%. Le problème est simple : comme il faut la majorité en Flandre et en Wallonie (grosso modo aussi), c'est l'un OU l'autre. Et donc C'EST le CDNV, "cordon sanitaire" oblige (c'est comme ça qu'en Belgique on appelle le machin qui empêche certaines opinions "infréquentables" d'arriver au pouvoir ou d'obtenir un droit de parole dans les médias).

Or, ledit CDNV est allié le NVA avec un tout petit parti de rien du tout (4 ou 5 élus sur 150), héritier du mouvement flamand, séparatiste et qui, prosaïquement, tient son grand allié par les couilles : si le CDNV lache le NVA, a pu de majorité (je reste dans le grosso modo). Donc le CDNV reste avec le NVA. Et donc le NVA met au premier plan ses thèses séparatistes... et le CDNV suit. Et donc, les autres partis flamands en gros disent que oui...  Et les partis francophones disent que non...

Et donc blocage le plus complet (grosso modo toujours).

Et le Vlaams Belang est sur la rive, regarde les autres se noyer, et se marre tout plein, vu que c'est le premier chapitre de son histoire que les autres écrivent (ou du moins de l'Histoire telle qu'il voudrait qu'elle soit...)

Et on n'est pas sorti de l'auberge...