Depuis tout petit, on m'a parlé du Père N'hoyël, ce troll merveilleux qui est toujours la une fois l'année pour récompenser les trolls méritants avec un beau cadeau.

J'ai jamais écrit de lettre, je suis méritant ,je le sais, et je croivais sachoir que j'en serais un jour récompensé. J'ai toujours fait mes bonnes actions, je n'ai jamais tapé sur un gowap, je n'ai jamais tiré sur un troll qui ne le méritait pas. Je me suis toujours laver les mains avant de pisser et après manger.

Et la, le lendemain de N'hoyël, je vois enfin à mes pieds un cadeau. Un énorme cadeau tout enrubanné de rouge et d’espérance.

Joie, bonheur et allégresse, me voila enfin récompensé de toute cette vie méritante à être un gentil troll.

Bon, le paquet a l'air un peu imposant, mais c'est surement un gros cadeau pour toute cette attente.

Je prends le paquet, le déballe avec impatience tout en bâfrant l’emballage et le ruban.

Et la !!!

Un MENHIR.

Un MENHIR !

Mais qu'est c'qui veut qu'j'en fasse de son boudieu de saleté de menhir !

C'est  pas possible, j'ai mal vu, ou je me suis trompé de paquet.

Non non, je veux bien accepter plein de truc. Mais pas ça ! C'est trop dur. Tout une vie d'attente et un MENHIR ?!

On m'a menti toute ma vie de troll, le Père N'hoyël n'est qu'une fraude, sachez-le !

Il faut faire cesser ces racontars qui ne font que blesser les cœurs des trolls méritants !

Pour le bien du Hall, je vais de ce pas retrouver ce sagouin et lui emplafer la tronche avec son cadeau jusqu’à ce que son OH OH OH lui rentre dans la gorge.

Jusqu'à faire un chapeau en feutre avec sa blanche barbe.

Jusqu'à ce que ses tripes deviennent des guirlandes de N'hoyël.

Je prendrais ses Gnu de traineau pour en faire une sculpture de chair.

Je prendrais ses Gowap pour les transformer en flocon d'organes.

Départ de X=97|Y=20|N=-6, je garde en tête l'odeur sur le "cadeau" et en reniflant très fort, je le sens au Nohrdikan.

Je vais rejoindre la surface, mettre mes plus belles tongs et me lancer dans la course de ma vie pour rendre ce menhir à son envoyeur.

Avec de gros intérêts.

Boudiou de groumph, un an.

Un an à crapahuter dans le froid, l'eau qui tombe et qui mouille, le sol qui s’effondre sous les pieds.

 Un an de solitude sans croiser un troll ou un monstre. Sans même un champignon à se mettre sous la dent. Heureusement que mes fidèles mouches me tiennent compagnie.

Après une première longue étape en 1111 / 111 / -11 et une seconde en 2222 / 222 / -22, ou je pense être devenu fou pendant plusieurs semaines, je garde de vagues souvenirs ou je  saute d'une grotte à l'autre en me faisant exploser sur mes propres pièges, le bruit et la chaleur des flammes devait m'aider à compenser le froid et la solitude de ce hall vide.

J'ai quand même eu la présence d’esprit de marquer mon passage au cas ou.

Tout ça pour apprendre en me réveillant d'une longue somnolence dépressive que cette raclure de père N'hoyël a lâché sa tourné pour s'en remettre aux trolls et à ses lutins. Non content d'être un sombre résidu de Mouch'oo, il ne tiens même pas ses responsabilités !

Et me voila la veille de N'hoyël, en X = 2573 | Y = 333 | N = -1, en attente du lutin demain matin, des pièges sur ma grottes et celles des alentours dans l’espoir de le capturer pour qu'il me mène au père N'hoyël à coup de pompe dans le fondement.

Je ne sais pas si j'arriverais à chopper ce lutin, et je ressent au fond de moi une sombre lassitude face à cette injustice doublé de mon incompétence à lire une tupaing de boussole dans le bon sens !

Seul

Si seul.